lundi 11 juin 2018

Objet littéraire non identifié ou comment se construire une culture littéraire?



Analyser un texte demande beaucoup de méthode. Il ne faut pas paniquer, ça s'apprend avec le temps.  Cet article s'adresse en partie aux collégiens mais il peut surtout servir aux futurs lycéens.

 Il faut savoir repérer tout ce qui gravite autour du texte, comprendre le texte, et pouvoir l'intégrer dans sa culture personnelle. 

 C'est un peu comme observer une carte du ciel, le cosmonaute doit savoir quelles directions prendre pour ne pas se tromper, savoir déterminer où sont les étoiles et les nommer.
                             
Pour une œuvre c'est pareil! 

Qu'elle soit littéraire, picturale, musicale, cinématographique elle est toujours écrite dans un contexte. Elle est parfois, notamment dans les manuels, entourée d'un paratexte

Enfin, le spectateur, l'auditeur ou le lecteur produit une analyse basée à partir de ses ressentis

Un bon analyste sait naviguer entre tous ces domaines pour construire de bons développements argumentés et aussi une solide culture générale

Si un jour vous vous retrouvez face à un  OLNI (un objet littéraire non identifié) vous devriez l'appréhender avec plus de sérénité.
1) Contexte 

😊 Contexte littéraire : on ne peut pas défaire une œuvre du contexte littéraire et culturel dans lequel elle a été produite. 
On appelle cela parfois l'Histoire Littéraire.
A cela s'ajoutent les mouvements artistiques et culturels qui changent selon les époques. 

😊 Contexte historique :c'est un peu différent. Il arrive en effet que des auteurs soient "engagés" dans des combats politiques ou des combats sociaux de défense des droits, par exemple. Il est donc parfois intéressant de resituer le contexte historique dans lequel l'auteur a vécu. Cela permet de comprendre des oeuvres très contextualisées comme celles de Zola qui racontent l'Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire.


Ces deux éléments imposent de faire des recherches dans des encyclopédies ou des manuels.

 

2) Paratexte


😊 Ce qu'il y a à côté du texte :  c'est le plus simple et le plus facile à repérer. Généralement, dans le paratexte, on retrouve le nom de l'auteur, ses dates, parfois un portrait de lui, ses autres œuvres, le titre du texte...etc. Le vocabulaire difficile est aussi présent sous forme de petites notes en bas de page. 

C'est un appui très rassurant. 


3) Analyse 


😊 L'analyse est un exercice qui demande de maîtriser plusieurs outils à la fois. L'élève doit savoir non seulement repérer les figures de style, les constructions grammaticales inhabituelles, mais aussi les analyser afin de  mettre en valeur les effets littéraires produits par le texte.

 C'est la partie la plus complexe, qui s'acquiert avec le temps et beaucoup d'entraînement. 

Les pièges de l'analyse sont les suivants : 

  • la paraphrase : copier le texte sans en dégager du sens. 
  • l'utilisation excessive des figures de style sans les expliquer. Une figure de style toute seule n'a AUCUN intérêt.

4) Ressentis 


😊 C'est ce que vous ressentez en lisant un texte. Tout le monde ressent quelque chose lors d'une lecture de texte. Les réactions sont nombreuses et variées et vont de l'aversion à l'adhésion totale du lecteur.

Un ressenti est donc personnel.  L'art de bien exprimer ce que l'on ressent réside dans le fait de savoir bien manier les outils d'analyse cités dans le numéro 3.


Il peut arriver d'être envahi par le découragement parce que vous ne comprenez pas ce que vous lisez. Lors d'un examen ou d'un contrôle il faut en revanche être capable de mettre en place des stratégies pour éviter le pire!


Soit vous vous dites, par pitié "Non"! Je ne comprends  rien. Dans ces cas là, il faut être capable de mettre en avant des ressources comme pallier au manque de vocabulaire ou comprendre l'ensemble du texte grâce à une lecture globale. C'est une technique que l'on adopte lorsqu'on souhaite comprendre un texte en langue étrangère. 

Un texte peut faire pleurer ou du moins susciter des émotions liées à la tristesse ou à la peine. On va trouver cette émotion dans les tragédies, mais pas uniquement. Les personnages, le narrateur... vivent des moment durs dans leur vie comme la guerre, la mort, la maladie, la violence, l'incompréhension. Tous ces événements vont être retranscrits d'une certaine manière par l'auteur afin de susciter chez le lecteur une réaction.

Un texte peut également faire peur, notamment par les thèmes abordés. C'est le cas notamment de la littérature fantastique qui joue sur plusieurs niveaux de lecture et sur le doute. Le lecteur ne sait pas s'il a bien compris ce qu'il a lu. Les descriptions sont effrayantes, le vocabulaire des sensations est souvent utilisé.

Le rire se retrouve très souvent dans les pièces de théâtre comiques appelées "comédies". C'est le rire du spectateur ou du lecteur que l'auteur cherche à obtenir par diverses moyens : jeux de mots ou différents types de comique : de geste, de situation, de répétition...


Un texte peut susciter le dégoût, notamment par les descriptions précises de scènes répugnantes qui visent à faire réagir le lecteur. Le poème de Baudelaire "Une Charogne" en est un parfait exemple puisqu'il décrit précisément la chair en décomposition.


Enfin, restent les textes qui vous emmènent vers d'autres mondes et qui ouvrent chez vous les portes de l'imagination. Ce peut être le cas de toute la littérature, mais un genre littéraire s'y prête vraiment bien : La Poésie. On ne comprend pas forcément le poème d'emblée, mais on sait que par des images diverses et variées le poète a voulu nous transmettre des émotions.

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